Richard Leduc, chercheur du mois
Thursday 27 May 2021 |La recherche en temps de pandémie, plus importante que jamais
Axe de recherche Diabète, obésité et complications cardiovasculaires Étant reconnu pour ses recherches sur le virus de la grippe, Richard Leduc concentre ses efforts pour empêcher le SRAS-CoV-2 d’entrer dans le corps humain et de s’y multiplier. Une telle réussite permettrait de protéger la population contre plusieurs virus, et ce, avant même qu’elle soit immunisée grâce à la vaccination.
Influenza et COVID-19 : similitudes à l’étude
En 2013, Richard Leduc a démontré que la prolifération du virus de l’influenza est en partie régulée par des enzymes humains qui sont exprimés dans les cellules épithéliales de l’hôte. Les cellules épithéliales recouvrent la surface du corps et tapissent l’intérieur de tous nos organes. Lesdits enzymes coupent une protéine virale, l’hémagglutinine située à la surface du virus, qui lui permet de pénétrer dans les cellules. À la suite de cette découverte, le chercheur a conçu de petites molécules inhibitrices de l’enzyme humain, lesquelles se sont avérées efficaces pour empêcher la prolifération virale de l’influenza. Une avenue prometteuse pour contrer la COVID-19.« Il y a des similitudes entre le virus de l’influenza et celui de la COVID-19, car une de ces enzymes, la TMPRSS2, active la protéine Spike du SRAS-CoV-2 et permet l’entrée du virus dans la cellule. Au cours des années, nous avons amélioré les propriétés inhibitrices de nos molécules et celles-ci peuvent empêcher le virus de la COVID-19 d’entrer dans les cellules. »
Ayant obtenu un financement de 865 000 $ des Instituts de recherche en santé du Canada, Richard Leduc, en collaboration avec des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique et de l’Université Cornell aux États-Unis, souhaite pousser ses analyses plus loin dans le but de créer un procédé scientifique servant à la fabrication d’un médicament préventif par voie nasale chez l’humain.
L’importance de la recherche en temps de pandémie
La recherche est un facteur crucial pour mettre fin à toute pandémie. C’est d’ailleurs pourquoi les chercheurs se sont mobilisés au cours des derniers mois pour élaborer des traitements, soient ceux qu’on appelle prophylactiques et curatifs. Les traitements prophylactiques agissent pour prévenir le virus, comme c’est le cas avec le vaccin, alors que les traitements curatifs sont des médicaments administrés à des personnes ayant des symptômes du virus. Bien qu’il représente des mois, voire des années de travail en laboratoire, Richard Leduc s’intéresse au traitement prophylactique et compte bien déjouer le temps.« La molécule N-0385 que nous avons élaborée serait à première vue administrée en prophylaxie, mais son déploiement se ferait très rapidement contrairement à un vaccin qui peut prendre plusieurs mois. »