Trousse VPH : dépister différemment le cancer du col de l’utérus
Friday 14 October 2022 |Les résultats de l'étude démontrent clairement que les femmes apprécient cette méthode qui les rend autonomes pour effectuer leur dépistage.
En avril dernier, deux chercheuses du Centre de recherche du CHUS (CRCHUS) du CIUSSS de l’Estrie — CHUS, Dre Jessica Ruel-Laliberté et Dre Josianne Paré, lançaient un projet de recherche unique au Québec pour étudier une nouvelle méthode de dépistage du cancer du col de l’utérus : la trousse VPH. Les résultats du projet de recherche démontrent clairement que les femmes apprécient cette méthode qui les rend autonomes pour effectuer leur dépistage au moyen d’un écouvillon plutôt que de devoir se rendre en clinique pour y faire faire leur cytologie. Celles-ci espèrent d’ailleurs qu’il pourra devenir la norme au Québec dans les prochaines années.
Les faits saillants
- 400 trousses ont été envoyées à des femmes s’étant montrées intéressées dans le cadre d’une campagne d’information et de recrutement de participantes dans les médias. Parmi celles-ci, 310 trousses ont été retournées avec un échantillon pour analyse. Le taux de retour est donc de 77,5 %.
- 94 % des échantillons ont pu être analysés correctement. Cela est excellent considérant que l’équipe a utilisé la méthode de prélèvement et d’entreposage la plus simple possible (pas de réfrigération, les tubes sont conservés jusqu’à six semaines avant d’être analysés).
- Le taux de positivité au virus du papillome humain (VPH) était de 11,8 %. Les femmes à risque de développer un cancer du col de l’utérus ont été dirigées automatiquement vers un gynécologue afin d’être prises en charge. Et cela, qu’elles aient ou non un médecin de famille.
- 261 patientes (84,2 %) étaient très satisfaites de cette méthode de dépistage.
- 297 patientes (95,8 % choisiraient l'autodépistage plutôt que la cytologie comme principale méthode de dépistage).
- En 2019, 1350 Canadiennes ont reçu un diagnostic de cancer du col de l'utérus et près de 30 % d’entre elles en sont décédées. Dans 99.9 % des cas, ce cancer est causé par le virus du papillome humain (VPH) transmis sexuellement.
Les suites du projet
Le CRCHUS est à l’origine d’une initiative qui pourrait être implantée dans tout le Québec!
La prochaine étape du projet est maintenant de publier les résultats dans une revue scientifique et de partager cette expérience locale avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) afin de voir si une forme d’autodépistage pourrait être inclue dans les nouvelles lignes directrices sur le dépistage du cancer du col de l’utérus.
« Quelle belle initiative! Je repousse toujours ma cytologie. Il m'est également arrivé de devoir annuler mon rendez-vous le jour même car mes règles avaient débuté. J’espère que votre projet-pilote deviendra une pratique courante! », affirme une participante au projet de recherche.